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Accords commerciaux avec le Mercosur Une libéralisation du commerce devrait avoir en France des conséquences plus ou moins directes

Les pourparlers actuels en vue d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur suscitent la crainte d’une concurrence accrue des importations de viande bovine qui nuirait à la production européenne. Selon une étude du ministère de l’Agriculture, la France pourrait augmenter ses propres importations du Mercosur, pour l’instant modestes, mais surtout être concurrencée à l’export vers les autres pays de l’Union, tentés d’acheter de la viande sud américaine avec pour conséquence, une forte pression sur les prix intérieurs.

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(© Ssp)

La France arrive au premier rang dans la production bovine de l’Union européenne, avec 21 % de l’ensemble, en nombre de têtes en 2009. Elle est suivie par l’Allemagne (14 %), l’Italie et le Royaume-Uni (9 %), l’Espagne et la Pologne (7 %), l’Irlande (6 %) et les Pays-Bas (4 %).

Malgré l’importance de la production française, le déficit commercial français de viande bovine atteint 290 millions d’euros en 2010 (117 milliers de tonnes équivalent carcasse ou tec). Les importations atteignent en 2010 400 milliers de tec, ce qui représente 24,5 % de la consommation de viande bovine calculée par bilan (1,6 million de tec).  

Une hausse des exportations ver la France
des viandes importées par les pays
de l'Union est à craindre

Le commerce extérieur de la France avec les pays tiers est faible par rapport au commerce avec les pays de l’Union européenne. Les importations directes françaises venant du Mercosur ne représentent en 2010 en valeur que 1,2 % de l’ensemble des importations de viande bovine (2,5 % en 2007). La viande bovine importée par la France provient principalement des Pays-Bas (un quart en 2010), de l’Allemagne (23 %), de l’Irlande (15 %) et de l’Italie (13 %).

Une libéralisation du commerce entre le Mercosur et l’Union européenne devrait avoir en France des conséquences plus ou moins directes sur les flux de viande bovine. Tout d’abord, la France peut augmenter ses propres importations du Mercosur, pour l’instant modestes. Mais aussi, les autres pays de l’UE peuvent accroître leurs importations de viandes du Mercosur.

Cela pourrait entraîner une hausse de leurs exportations vers la France, qu’il s’agisse de leur propre production ou de la revente de viandes importées, et une chute de leurs importations venant de la France.

L’union européenne a réduit son déficit avec le Mercosur en 2010

Le commerce extérieur européen du secteur bovin avec les pays tiers porte principalement sur la viande bovine.
En effet, le commerce extérieur d’animaux vivants est très faible avec les pays tiers, pour des raisons évidentes de difficulté de transport. Les importations européennes de viande bovine sont de l’ordre de 1,5 milliard d’euros en 2006 et 2007, puis elles tombent à 1,3 milliard en 2008,et restent à ce niveau en 2009 et 2010.
Les exportations sont quant à elles beaucoup plus faibles, de l’ordre de 0,2 milliard d’euros jusqu’en 2009, puis connaissent une embellie en 2010 (0,6 milliard d’euros).
Le solde commercial du secteur bovin européen est négatif. Le déficit s’est beaucoup creusé en 2007 (– 1,1 milliard d’euros). Il se réduit à partir de 2008, pour n’être que de – 0,2 milliard en 2010.

Dans tous les cas, la concurrence accrue exercée par ces importations pèserait sur le marché européen dans son ensemble, et notamment sur les prix. De plus, si une reprise des exportations du Mercosur avait lieu aussi vers les pays hors UE, elle réduirait la demande des pays tiers auprès de l’Union européenne, en viande comme en bovins vivants. Les exportations qui se sont développées en 2010 vers le Maghreb, l’Égypte, la Russie, le Moyen-Orient, la Turquie, pourraient se rétracter.

La France a une importante activité d’exportation d’animaux maigres (broutards). Sur le 1,4 million de bovins exportés par la France en 2010, 88 % sont des animaux d’élevage et 12 % des animaux finis. Les principaux débouchés de la France en animaux d’élevage sont l’Italie puis l’Espagne.

Les difficultés de l’activité d’engraissement dans ces pays, dues au coût élevé de l’alimentation animale et à la baisse de la consommation de ce type de viande, seraient aggravées par une pression concurrentielle accrue de la viande venant du Mercosur. Ce débouché traditionnel pourrait aussi se réduire.

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